 
 
LE MELON DE CAVAILLON
"Il  n'y a qu'un melon, le melon de cavaillon"
  C'est ce qu'écrivait en 1895 un journaliste de passage à Cavaillon. Et il  n'avait pas tort. Ce qui a fait la renommée et ce qui a fait connaître la ville  de Cavaillon dans le monde entier, c'est ce cucurbitacée d'Afrique ou d'Asie. 
  Le melon est  associé depuis plus de mille ans à la ville de cavaillon. La longue histoire du  melon de Cavaillon compte presque autant d'étapes qu'il existe de variétés.
  Si le melon est arrivé à Cavaillon, c'est que près de Rome on cultivait un  melon appelé Cantaloup du nom du village de Cantalupo. Ce village était  un lieu de vacances pour les Papes. Ce melon fut introduit très probablement à  la toute fin du XVème siècle, probablement par Charles VIII de retour d'Italie.
  Très vite, le melon devint l'apanage de Cavaillon, alors terre pontificale. 
  Jusqu'à la  fin du XVIIIème siècle, le melon n'est pas un fruit grand public. Il est même  plutôt rare. Cultivé avec soin, il est le joyaux des potagers de la Renaissance.  On le déguste avec respect, c'est un peu le caviar des fruits. 
  C'est avec l'arrivée du chemin de fer  et des possibilités de faire profiter Paris de ces melons, que l'agriculture  melonnière se développa à cavaillon.
  La renommée du melon de Cavaillon parviendra jusqu'aux tables les plus  prestigieuses de la capitale.
  L'écrivain Alexandre DUMAS sera l'un de ses fervents amateurs. En 1864, alors  que la bibliothèque de Cavaillon lui demande s’il veut bien faire don de  quelques unes de ses oeuvres, Dumas répond qu'il est d'accord à condition que  la ville lui verse un "rente viagère" de douze melons par an.
  Le conseil municipal accepta le marché. La bibliothèque reçut son lot de romans  tandis qu'Alexandre Dumas reçut jusqu'à sa mort, en 1870, ses melons. 
  De nos jours,  une Confrérie des Chevaliers de l'Ordre du Melon de Cavaillon, fondée en 1988,  s'attelle à célébrer et à promouvoir le vrai melon de Cavaillon, petit melon à  la peau lisse et aux côtes bien marquées. 
  Mais au  fait, comment reconnaître un bon melon sur les étals de nos maraîchers ?
  Le principal critère est le poids. Plus un melon est lourd, meilleur il sera.  Et même si on relève un léger éclatement de la peau, c'est encore mieux !
  Autre critère à vérifier : le pédoncule. On doit pouvoir le détacher facilement.  C'est le signe que le melon est bien mûr.